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L. Roncenoire
2 août 2010

Opéra Machiavel

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*

L'Opéra a ouvert ses portes pour toi qui regarde depuis le fond de la salle.
Les lumières s'allument sur une scène vide où bientôt,
Les acteurs aussi blancs que la mort viennent s'entasser.

Écoute-nous de tes oreilles de mortel, écoute-nous jouer de la cithare,
Du violon et du piano pour le plaisir de tes fragiles tympans.
Tu comprendra que la musique des revenants n'est pas faite pour ton humanité.

Regarde-nous de tes yeux de mortel, regarde-nous interpréter les textes de feu nos artistes.
Tu restes béat devant l'émotion des femmes nues
Que tu veux toucher de ta main faible tendue vers nous.

L'Opéra t'envoûte et les dix milles étoiles au-dessus de toi brillent comme des bombes
Qui restent fichées dans un firmament carmin.
La voix des barytons résonne dans ton coeur comme un tambour de guerre.

Dans le fond de ta rétine dilatée se mêlent l'admiration ahurie et l'effroi de nous voir tous
Si creux, si pales, si morts.
Pourtant tu ne rêves pas, tu ne le fais plus depuis longtemps,

Puisqu'ici tout n'est que reflet de tes pires réalités.
Moi qui danse et chante dans une robe de satin rouge, je te mets le doute.
Vas-tu réellement tout quitter pour t'offrir à nous dans l'émerveillement le plus total ?

Les regards sont tournés vers toi qui avance parmi les ronces de notre demeure.
Un trou noir se forme autour de ton coeur qui bat encore bien trop vite,
Pour aspirer, absorber jusque dans les moindres détails ce qui compose tes vains espoirs.

Désormais tu es des nôtres, toi que la réalité ne regrettera pas, toi qui a trouvé l'Opéra.
Et dans ce qui semble avoir un jour été le plus beau de mes rêves,
Tes yeux sont morts.

come_home_by_deathpoem

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